Mon inspiration

J’ai quelques fois pensé commencer un blog sur la bouffe, sans jamais le faire.

Je comprends, c’est un peu bizarre que mon premier article ne soit pas sur la nourriture. Je vous jure que ça viendra! Mais disons que ce petit ange sur la photo, c’est la raison de ma motivation à avoir un projet à moi, sur lequel concentrer mes énergies.

J’ai besoin de m’occuper l’esprit et j’aime écrire. Ça m’est apparu flagrant dans les dernières semaines.

Il n’y a pas de bonne façon d’annoncer cela, j’ai perdu mon bébé garçon, Alexandre, 5 jours après sa naissance. Ça n’aurait pas dû arriver, c’est arrivé quand même..

Bébé (on ne connaissait pas le sexe pendant la grossesse, j’aime trop les surprises!) était en pleine santé, j’ai eu une magnifique grossesse avec des moments de stress mais sans réelle complication. J’ai eu l’accouchement naturel que je souhaitais (bien que j’aie accouché à l’hôpital contrairement au plan initial de la maison de naissance et que j’ai été provoquée, j’y reviendrai probablement dans un autre article). Il n’y a pas eu de panique avant, tout se déroulait normalement, c’est à la sortie de bébé que le pire drame de ma vie a débuté. Bébé était en arrêt respiratoire et on apprendra plus tard qu’il a manqué d’oxygène pendant tellement longtemps que son cerveau a été fortement atteint, ne laissant plus rien de notre petit bébé.

Chance de la vie, il a survécu avec les bons soins de l’équipe médicale en place et fût transféré à l’hôpital Ste-Justine, où tout a été tenté pour préserver ses fonctions cérébrales. Je ne sais pas où j’en serais si j’avais dû vivre avec le choc terrible de sa mort à l’accouchement...

Bébé Alexandre était fait fort, il a survécu pendant 5 jours, 5 journées que mon chum Michael et moi avons décidé de voir comme des cadeaux. Nous avons profité de chaque instant avec Alexandre pour imprimer l’image son petit corps dans notre tête, à caresser sa peau, sentir son odeur de bébé. Nous avons pu faire du peau à peau au jour 4, alors qu’on a eu la confirmation qu’il n’y avait plus rien à faire et que nous aurions à le laisser partir, le lendemain.

La journée de son décès était la journée la plus triste du monde mais aussi la plus belle. Ce matin là, c’était la première fois que je réussissais à prendre le temps de prendre une douche depuis mon accouchement. On se préparait et on avait juste envie de se mettre beau pour notre fils, pour sa dernière journée. On allait ironiquement célébrer sa vie au travers la mort et je pense qu’on a réussi parce que cette journée était une belle célébration en son honneur.

On l’a collé pendant des heures et c’est dans les bras de son papa qu’il s’est envolé, paisiblement. On a ensuite pu avoir un photographe spécialisé qui est venu sur place pour immortaliser à jamais les images de notre beau garçon, avoir des souvenirs de ses empreintes, le coller un peu plus encore.

Je ne sais pas d’où me vient cette force. Depuis son départ, mon coeur est brisé, littéralement. Mais en même temps, on s’est dit mon chum et moi qu’on ne voulait pas se laisser sombrer dans la noirceur. Qu’on la visiterait mais qu’on n’allait pas y rester. Nous avions pleins de projets en cours qu’on souhaitait bâtir pour notre famille et maintenant, c’est comme si Alexandre est devenu une encore plus grande motivation pour mettre cela en marche. J’ai envie de m’inspirer de lui, de sa force, pour accomplir mes rêves.

Et ça commence ici, pour moi, un endroit pour m’exprimer, pour partager ce qui m’allume, mes sentiments. Mais toujours avec l’angle de voir la beauté dans la vie. Il y a du bon à chaque jour, même quand c’est vraiment difficile de le voir.

Everyday Umami!

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L’art de s’occuper