#bellcause

J’ouvre mes réseaux sociaux ce matin et je réalise que c’est la journée Bell Cause pour la cause #bellcause.

Je vois une vidéo de plusieurs artistes qui disent ce qui fait du bien à leur santé mentale. Le fait de parler, de partager, d’appeler un ami, reviennent souvent. Ça me touche parce que c’est exactement ce que j’essaye de faire dans ma vie personnelle mais aussi à plus grande échelle avec ce blog. J’ai été vraiment émue des messages et commentaires reçus depuis que j’ai osé parler de mon site. Honnêtement ça me gênait beaucoup au début mais je sentais que je devais le faire. De recevoir des messages de gens à qui je ne parle pas nécessairement dans mon quotidien mais qui ont pris le temps de me lire et de me partager comment je les ai touché, ça me fait beaucoup de bien. Je choisis égoïstement de faire ce qui me fait du bien présentement.

Et en cette journée pour ouvrir la conversation sur la santé mentale, je réfléchis aussi à ce que je vis. Une personne près de moi qui m’aime beaucoup et qui n’était nullement mal intentionnée m’a demandé si j’allais avoir une médication pour me soutenir, quand le choc du décès d’Alexandre est arrivé. J’ai été vraiment surprise sur le coup. Mais j’ai aussi compris que pour certaines personnes, l’immense peine que je vivais pouvais s’associer à la dépression, et c’est vrai que ça peut se ressembler.

Au courant d’une séance avec la psychologue de Ste-Justine qui nous offre des services présentement, elle a ajustement abordé le sujet, comme quoi un deuil n’est pas une dépression, même si on peut en associer plusieurs symptômes. Certaines personnes peuvent même parfois rester volontairement ou involontairement très longtemps dans la tristesse pour se rappeler de ne pas oublier leur bébé, ne pas mettre fin au deuil. Pourtant, ça ne s’oublie jamais.

Certaines personnes peuvent penser que j’ai l’air d’aller plutôt bien, je publie des textes, des photos de moi où j’ai le sourire, je rénove des meubles.

Je dirais plutôt que je suis fonctionnelle. La peine est toujours aussi présente et immense. Chaque soir, je répète à mon chum combien Alexandre me manque, tellement. On dirait même que c’est pire plus le temps passe. En même temps, il faut dire aussi que je suis encore dans une bulle un peu irréelle. Je passe mes journées à la maison avec mon chum, nous ne travaillons pas présentement. Chaque fois que j’ai à sortir de la maison pour aller à l’épicerie ou chez le dentiste, c’est foudroyant. Je vois la vie des autres qui semble tourner normalement autour de moi, les poussettes et coquilles pour bébé que je vois partout, et ça frappe fort. Recevoir la question de l’hygiéniste dentaire, quand je suis assise dans le corridor à attendre pour les radiographies, «comment s’est passé ton accouchement?».

J’ai l’impression que mon chemin de vie a pris un sentier parallèle au reste des gens. Je me sens dans une route différente.

Je ne sais pas si je reviendrai un jour sur la grande route ou si je resterai sur ce chemin en marge.

Pour tous ceux qui vivent des difficultés présentement, que ce soit lié à la santé mentale ou à des événements difficiles de votre vie, parler, écrivez, appelez quelqu’un. C’est important. Vous êtes importants.

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