Bienveillance et empathie

Ça fait si longtemps que j’ai écrit ici.

J’imagine que plus le temps passait, plus ça devenait difficile d’y revenir.

Nous avons vécu des semaines immensément difficiles dernièrement. Des moments où mon Umami était difficile à trouver. J’aurais peut-être dû continuer à partager malgré tout, mais je ne l’ai pas fait.

Après toute cette tempête, je ressens présentement une accalmie dans mon coeur. Ça fait du bien.

J’ai entendu il y a quelque temps que l’empathie que l’on reçoit quand on vit une situation difficile vient concrètement aider à y faire face. Je repense au tout début, à ma propre hospitalisation en post-partum à Ste-Justine. Chaque fois qu'on revenait à ma chambre en fin de journée, une infirmière venait nous voir et nous demandait comment nous allions. Mais pas juste un banal Ça va? dont on souhaite que la réponse soit Oui, pour quitter au plus vite. Non. Un vrai Comment s'est passé votre journée?

Le premier soir que c'est arrivé, je me sentais presque mal de répondre parce qu'il y en avait long à dire. Mais jamais l'infirmière ne nous a fait sentir mal, au contraire. Elle a passé probablement 30 minutes avec nous et ça nous a fait vraiment du bien.

Et ce fût la même chose avec au moins 3 infirmières différentes. Et j'ai compris que quand elles venaient prendre mes signes vitaux, elles venaient aussi avec la réelle intention d'être là aussi émotionnellement pour nous.

On entends tous parler de la pénurie de personnel et malgré tout, elles étaient là pleinement pour nous. Bien que ça sortait fort probablement du cadre de leur travail habituel. Je n'en revenais pas et je n’en reviens toujours pas d’avoir vécu autant d’empathie et de bienveillance. Je ne le croyais pas possible. Et pourtant, c'est ce que j'ai vécu.

C'est ce qui fait que malgré l'atrocité de l'événement, je réussis à y voir le beau, les cadeaux. Vraiment, mon expérience là-bas a complètement changé le cours des choses.

Et quand j'ai eu besoin de me chercher un nouveau travail, j'ai alors été regarder les offres de la Fondation du CHU Ste-Justine. Et j'y ai décroché un poste. Parce que c'est tellement immensément important ce qu'accomplit cet hôpital, j'ai eu envie d'y mettre aussi mon grain de sel et de contribuer à la cause.

Ça fait maintenant deux mois que j’y suis. J'ai l'impression que mon fils m'a envoyé un beau cadeau avec cet emploi. On dirait aussi que je me rapproche de lui là-bas. Du temps lumineux que j'y ai passé avec lui.

Je suis encore souvent à me pincer, mon équipe est si bienveillante envers moi. Juste avant une rencontre qui me stressait énormément, ma gestionnaire prend le temps de finir notre appel en me disant qu’elle penserait fort à moi. Le lendemain, elle m’écrivait pour savoir comment j’allais. Je suis tellement consciente combien c’est rare et j’en suis si reconnaissante. Poser une question du genre, c’est être prêt à vivre avec une réponse difficile. Et ce n’est vraiment pas tous les patrons qui auraient été à l’aise. Je peux librement parler d’Alexandre avec elle et c’est fou comme c’est précieux pour moi.

Je suis vraiment chanceuse d’avoir des personnes merveilleuses autour de moi pour m’entourer de leur douceur et leur amour. Ça change vraiment le cours des choses.

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