Le sens de la vie

Je me questionne beaucoup sur le sens de la vie dernièrement.

Je ne comprends plus qu’est-ce qu’on fait ici sur cette Terre, à souffrir.

Je suis désolée d’apparaître si négative.. Moi qui ait toujours eu le bonheur facile je crois, je suis vraiment en choc de la série de catastrophes qui continue de tomber sur ma tête. Quand est-ce que c’est supposé arrêter?

Comme si la perte de mon fils n’était pas déjà la plus grande épreuve d’une vie, il faut que ça continue encore?! Je pense souvent à l’expression When it rains it pours (Quand il pleut, c’est l’averse). Comme si le malheur ne pouvait venir seul mais entraînait avec lui tous les tourments. Jusqu’à quand aurai-je l’énergie de continuer à me battre? À continuer d’avancer pour enfin voir un rayon de lumière?

À la fin mai, nous avons eu une rencontre avec l’hôpital pour nous expliquer la situation qui a causé le décès d’Alexandre. Je ne veux pas m’étendre sur les détails mais j’ai réalisé dernièrement que j’avais enfoui une horrible colère depuis toutes ces semaines, sans trop le réaliser. En m’effondrant littéralement avec mon chum un soir il y a peu de temps, j’ai compris combien je n’allais pas bien.

Surtout que j’ai perdu mon suivi psychologique également à la fin mai, coupure budgétaire des hôpitaux oblige. Je me pensais assez forte pour continuer un petit bout seule. Je m’étais royalement trompée..

J’ai retrouvé une thérapeute que j’ai rencontré finalement la semaine dernière. J’étais un peu découragée de recommencer à raconter toute mon histoire. Et en plus tout ce qui s’est ajouté depuis. Je racontais les multiples événements qui s’accumulent depuis le départ d’Alexandre et j’en étais moi-même un peu soufflée. La thérapeute a versé quelques larmes et semblait vraiment bouleversée par tout ce que je lui racontais. Il faut dire qu’elle a également perdu un enfant et que le sujet peut encore remuer.. Mais de raconter tout cela et de voir combien elle trouvait normal que je me sente ainsi! Ça m’a fait du bien. Je pensais tellement que j’allais devenir folle!

Le weekend dernier, nous sommes allés à Kamouraska chercher l’urne d’Alexandre. Je travaille depuis janvier avec Josée Bourgouin, tourneuse de bois, à créer cette oeuvre pour notre fils. Ce fût un long processus mais l’aboutissement est arrivé parfaitement à point pour moi. Josée est une personne fantastique qui nous a offert un incroyable support dans notre cheminement. Ayant débuté son entreprise suite à sa première urne fait pour son bébé aussi parti trop vite, il faut dire qu’on se comprenait. Mais elle est d’une telle sagesse, elle m’a vraiment inspiré et réconforté à chacune de nos multiples discussions. Quelle chance nous avons eu de croiser son chemin! Notre rencontre dans son atelier pour finaliser les derniers détails de l’urne m’a profondément calmé. Sur la route du retour, je sentais finalement que la pierre qui avait pris le contrôle de mon coeur depuis les dernières semaines se brisait doucement. Les rayons du soleil caressait mon visage et je sentais enfin une chaleur sur mon coeur. Je me disais qu’enfin, les choses iraient peut-être mieux. Je voyais de l’espoir.

Mais le vilain dicton s’est remis dans mon chemin. Depuis les 48 dernières heures, tout s’est effondré. Deux événements distincts se sont produits et m’ont causé un véritable choc. Je pleure à ne plus savoir comment me gérer et j’essaie par tous les moyens de trouver une psy à qui parler rapidement, ma nouvelle thérapeute étant en vacances.

J’essaie de rester patiente, de vivre ma peine et ma colère et de me dire que ça finira par aller mieux mais je commence à me demander quand j’aurais moi aussi droit à retrouver la paix. Je me sens infiniment seule et perdue.

À quoi ça sert d’être sur cette Terre, au milieu d’une galaxie infinie, à vivre notre vie, nos joies et nos peines? Je suis probablement rendue bien trop loin dans mes pensées.. Mais pour l’instant, je réfléchis très fort au sens de la vie.

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